Attelée à sa tâche, la lavandière poursuit son office. Tête baissée, regard fier, c’est tout à son ouvrage que son esprit vagabonde… Une rêverie au fil de l’eau. De ponts en ponts, sept lieux pour dire son reflet, ses espoirs, ses voyages imaginaires, ses joies et ses secrets…
Pont des Minimes, son regard bleu se confond avec l’onde pure. Dans le lit de la rivière, des poissons complices entament une partie de cache cache à travers les algues joueuses, avant que de ne lui offrir une perle d’eau. Son trésor, pont Bouju.
La tâche accomplie, elle se love dans l’herbe fraîche. Un temps de doux repos réparateur à l’abri des arcades. Vite assoupie, de gracieuses libellules viennent saluer la dormeuse des berges en un ballet délicat.. Arcades et Pont Saint Hilaire.
La face nord du pont Saint Hilaire offre une parure printanière où décors végétaux et floraux flottent délicatement…
Sur la face sud au contraire en écho aux monstres du Pont Saint Père, l’ambiance est plus automnale. Pourpres rutilants couronnent un dernier reste de verdure…
Une station plus loin, lavoir Grenouillère, le promeneur des bords de l’eau marque le temps de la rêverie. Un moment de douce contemplation où formes et couleurs se mêlent, s’étirent, s’allongent, se tutoient. Au gré du courant, les reflets changeants d’un même instant sans cesse renouvelé..
D’humeur plus soucieuse, des monstres aquatiques fantastiques et fantasmagoriques hantent ses pensées. Figures étranges et mystérieuses des esprits de l’eau, entre Vouivres et autres Mami Wata s’accrochent à l’antique Pont Saint Père…
A découvrir tous les soirs, en ville basse, le long de l’Eure à Chartres du 27 avril au 12 octobre 2019.
Une rêverie ambulatoire de Thierry Chenavaud
Images : Anne Laure Coulibaly
Production enluminures © Avril 2014 pour Chartres en Lumières – 7 ponts et lavoirs au fil de l’Eure